Que pensez de la pilule contraceptive gratuite depuis 2022 ?
Depuis le 1er janvier 2022, la pilule contraceptive est gratuite, c’est-à-dire qu’elle est entièrement remboursée par l’Assurance Maladie pour les personnes de moins de 25 ans. Cette mesure avait été adoptée par l’Assemblée Nationale en octobre 2021.
Selon le Ministre de la Santé, le but de cette décision est de « lutter contre le recul de la contraception chez les jeunes femmes dû au renoncement pour des raisons financières ».
C’est un fait, les règles coûtent chères.
Il est annoncé que 3 millions de personnes pourraient donc être touchées par cette action mise en place par le gouvernement, mais entrons un peu dans les détails !
La pilule, le moyen de contraception le plus utilisé par les françaises
De moins en moins de femmes prennent la pilule mais elles sont encore environ une sur 3 à le faire, ce qui place la pilule en tête des moyens de contraception utilisés.
Selon une étude de Santé Publique France de 2016, le stérilet se place en 2ème position, mais son utilisation est très variable selon les âges.
En effet, s’il n’est utilisé que par 4,7% des 20-24 ans, le chiffre monte à 31,6% chez les 30-34 ans.
L’implant est utilisé chez 9,6% des 20-24, se plaçant sur la 3ème marche du podium des moyens de contraception pour cette tranche d’âge, après la pilule et le préservatif.
Quelles sont les pilules contraceptives gratuites ?
Malheureusement, toutes les pilules ne sont pas concernées par cette mesure. En effet, le remboursement ne sera possible que pour les pilules de 1ère et de 2ème génération, pas pour celles de 3ème et 4ème génération.
Or ces deux dernières sont généralement prescrites en cas d’intolérance aux deux premières, et des centaines de milliers de femmes les utilisent.
Celles-ci ne sont prescrites qu’en deuxième intention car elles présenteraient un risque de thrombose plus élevé que les précédentes.
Les dangers de la pilule contraceptive gratuite ou non
Depuis une dizaine d’années et le scandale des pilules de 3ème et 4ème génération aux alentours de 2013, la pilule est de plus en plus décriée.
C’est à la suite de la plainte d’une jeune femme lourdement handicapée et qui imputait sa situation à sa pilule contraceptive, puis aux nombreuses autres plaintes qui ont suivi, que les effets secondaires parfois très graves de ce mode de contraception ont été révélés au grand jour.
Entre les risques d'accident thrombo-embolique (phlébite, embolie pulmonaire) et les perturbations hormonales (acné, troubles de l’humeur pouvant aller jusqu’à la dépression, troubles de la libido, variation de poids…), les femmes se tournent de plus en plus vers d’autres modes de contraception.
La montée de la conscience écologique ne joue pas non plus en sa faveur, car les femmes sont de plus en plus sensibles également au fait de rejeter ce cocktail hormonal via leurs urines.
La pilule gratuite n’est-elle donc pas également une mesure pour redorer l’image de ce moyen de contraception ? L’avenir nous le dira !
La charge contraceptive
Ce n’est pas un scoop : pour faire un enfant, il faut être deux !
Or c’est malheureusement encore aujourd’hui toujours aux femmes d’assumer seules leur contraception, que ce soit au niveau de la charge mentale (ne pas oublier sa pilule chaque jour, penser au suivi médical), de la charge financière, mais surtout des effets au niveau de leur santé.
Bien sûr, on peut percevoir comme positif tout ce qui peut faciliter l’accès à la contraception pour les femmes !
Mais il serait intéressant en 2022 de se pencher un peu plus sérieusement sur les contraceptions masculines, et sur les modes de contraception non hormonaux.
A savoir :
Pour les jeunes filles mineures, les consultations en lien avec la contraception sont gratuites sans avance de frais, ainsi que les contraceptions suivantes : pilules de 1ère ou de 2ème génération, implant contraceptif hormonal, stérilet.
Quelles alternatives naturelles pour une contraception gratuite ?
- Des préservatifs peuvent être remboursés depuis décembre 2018 par l’Assurance Maladie mais à certaines conditions :
- Uniquement ceux des marques « Eden » et « Sortez couverts »
- Uniquement sur prescription d’un médecin ou d’une sage-femme
- Remboursement à hauteur de 60%
Il n’y a pas de condition d’âge pour bénéficier du remboursement des préservatifs du moment que les autres conditions sont réunies.
- Le DIU au cuivre (stérilet en cuivre) est également remboursé par la Sécurité sociale, à hauteur de 65%. Comme pour le préservatif, il doit être prescrit par un médecin ou une sage-femme.