La charge contraceptive
On connaît toutes la charge mentale, et même la charge morale, alors qu’est-ce donc encore que cette nouvelle charge dont nous allons parler aujourd’hui ? Il s’agit de la charge contraceptive, qui touche encore une fois les femmes.
Il n’aura échappé à personne que pour faire un enfant, il faut être deux (enfin la plupart du temps).
Par conséquent, pour éviter une grossesse lorsqu’elle n’est pas souhaitée, il faut être deux aussi.
Pourtant, c’est entièrement sur les femmes que repose cette charge d’un genre particulier.
Qu’est-ce que la charge contraceptive ?
La charge mentale de la contraception
C'est la première chose à laquelle on pense évidemment !
Environ une femme sur trois prenant une contraception utilise la pilule contraceptive, qu’il faut penser à prendre tous les jours.
Alarme sur le téléphone, rituel du matin ou du soir, combien d’entre nous n’avons pas été frappées par la foudre un jour ou un autre : « Mince !!! Ma pilule !!! »
Soit il faut la prendre tous les jours (TOUS LES JOURS PENDANT DES ANNÉES !), soit il faut l’arrêter une semaine et penser à bien la reprendre le bon jour.
La charge médicale / organisationnelle de la contraception
Mais avant même d’en arriver là, il faut penser à prendre le rendez-vous chez le gynécologue ou la sage-femme dans les temps, le placer à un moment où c’est possible pour nous, s’organiser pour y aller, et aller à la pharmacie régulièrement chercher la pilule ou le dispositif.
Le rendez-vous médical annuel lié à la contraception n’est, en plus, pas une partie de plaisir, et peut même aller jusqu’à la violence gynécologique.
Les effets secondaires sur la santé liés au contraceptif
Nous savons aujourd’hui à quel point les contraceptions hormonales peuvent avoir des effets dérangeants, voire très graves dans certains cas, sur notre santé.
Risques cardio-vasculaires, maux de tête, problèmes dermatologiques, chute de libido, dépression, hypertension, douleurs, prise de poids, problèmes gynécologiques…
La liste est malheureusement longue, et c’est une charge liée à la contraception qu’il faut supporter.
La charge financière de la contraception
On a tendance à penser que toutes les contraceptions sont remboursées par l’Assurance Maladie.
Déjà, ce n’est pas le cas, certaines ne le sont pas, ou pas totalement.
Et d’autre part, avez-vous déjà pensé à tous les « à côté » ?
La charge financière de la contraception ne concerne pas uniquement la contraception elle-même, mais tout ce qui est lié à la charge de la contraception globalement, c’est-à-dire tout ce que nous avons abordé jusqu’à maintenant :
Combien coûte par exemple tout ce que les femmes achètent pour tenter de pallier aux effets secondaires de la contraception ?
On peut citer par exemple les médicaments contre la douleur, des huiles essentielles, des tisanes spécialisées, des cosmétiques pour peaux à problèmes, des produits de régime pour perdre du poids, etc...
N’oublions pas tout ce qui relève du conseil à ce sujet : livres, programmes, mais également des consultations paramédicales non remboursées (ostéopathe, thérapeutes...)
Devoir agir en cas de grossesse non désirée
Malgré la charge mentale omniprésente en arrière plan, si jamais une grossesse non désirée survient, c’est encore à la femme qu’incombe la responsabilité d’agir.
Elles le savent bien, et c’est d’ailleurs pour cela qu’elles sont autant soumises à la charge contraceptive.
Nous n’allons pas entrer dans les détails mais bien évidemment, en cas d’interruption volontaire de grossesse, les femmes sont les premières à pâtir de difficultés de santé physique et mentale, mais aussi au niveau financier et social.
Le problème : l’extrême majorité des contraceptions sont faites pour les femmes
Il n’existe pas de contraception parfaite, qui ne génère aucun effet secondaire, aucune charge mentale et aucun dégât sur l’environnement.
La contraception est une contrainte en soi.
Or, on ne peut que constater que la majeure partie des contraceptions sont créées à destination des femmes.
C’est donc sur elles seules que le système tout entier fait reposer la charge d’un problème qu’il faut pourtant être à deux pour créer.
Il existe pourtant des contraceptions masculines, mais elles ne sont pas encore grand public.
Il ne faudrait pas non plus que les hommes aient à subir des effets secondaires liés à la contraception !
Charge contraceptive, on fait quoi pour l'alléger ?
Voici quelques pistes pour améliorer la gestion de cette charge :
- Ne pas hésiter à en parler avec son partenaire. En effet, la plupart des hommes ayant le luxe de ne pas être encombré par cette charge… ne la voit tout simplement pas.
- Répartir la charge financière.
- Compenser les effets secondaires de la contraception. Bien sûr, on ne pourra jamais intégralement les compenser, mais prendre réellement et sincèrement en compte la fatigue et la douleur dans la gestion des tâches quotidiennes, cela serait vraiment un bon début ! N’oubliez pas que votre partenaire bénéficie autant que vous du résultat de votre contraception.
- Mettre sur la table la contraception masculine.
- En parler plus largement, pour que cette charge soit reconnue et ne soit plus considérée comme « un petit problème normal de bonne femme ». Ca arrange bien tout le monde qu’on ne se plaigne pas trop, alors que des solutions peuvent être mises en place pour améliorer notre confort et notre bien-être.
Commentaires
Bonjour Floriane,
Nous vous remercions pour votre partage d’expérience.
Bien à vous,
L’équipe So’Cup
Une charge très lourde pour nous, dont j’ai décidé de m’affranchir il y a 8 ans soit à 25ans (contraception depuis les 16ans, pilule, implant puis stérilet cuivre).
Ainsi le préservatif est devenu mon meilleur allié n’en déplaise à certains ! Lorsque j’ai eu des périodes de célibat, c’était très bien car ça permettait également de me protéger contre les MST avec une utilisation du préservatif obligatoire pour double cause.
Puis je me suis mise en couple avec mon conjoint il y a 7ans. Étant réglée assez régulièrement et observatrice de mon corps, on savait à peu près quand le préservatif devait être utilisé. Au fil des mois il y a eu du relâchement inévitable. Notre fille a été conçue au bout de 6ans (succès de la méthode quand même !).
Depuis mon retour de couche c’est préservatif constant et après discussion avec mon conjoint qui a fait preuve de beaucoup d’empathie, nous restons comme ça jusqu’à bebe 2 et/ou jusqu’à ce qu’il décide de passer le cap d’une contraception masculine définitive (il a 10 ans de plus que moi).