Tout sur le post-partum et le baby blues
Le post-partum, c’est-à-dire le moment qui s’étend de l’accouchement jusqu’au « retour de couches » (les premières règles qui ont lieu après celui-ci), est un moment mal connu de la vie des femmes qui ont des enfants.
Dans notre société, il est valorisé d’avoir des enfants.
D’ailleurs, gare à celles qui tardent, dès 25 ans, l’entourage peut se faire pressant !
La grossesse et la maternité sont souvent des moments idéalisés, voire fantasmés. C’est ainsi que beaucoup d’entre nous se retrouvent démunies lorsqu’elles se retrouvent confrontés à des symptômes inconnus ou des manifestations pas toujours glamour !
Que se passe-t-il dans notre corps lors du post-partum ?
Le corps a subi un énorme bouleversement pendant la grossesse, il faut quand-même le rappeler ! Mais ce n’est pas fini.
Après l’accouchement, l’utérus va devoir retrouver rapidement une taille normale, et tout va devoir se remettre en place.
Pendant en moyenne 2 à 4 semaines, la femme perd encore du sang, ce sont les lochies.
Les culottes menstruelles sont d’ailleurs tout à fait adaptées à cette période, en choisissant un modèle nuit si les pertes sont abondantes. Pas question de rogner sur le confort pendant cette période intense, on a autre chose à penser !
La poitrine subit également un bouleversement avec la montée de lait, qu’on choisisse d’allaiter ou non.
Une étape psychologique cruciale
Ca y est, nous tenons notre bébé dans nos bras, après de si longs mois d’attente !
Les médias nous abreuvent de femmes épanouies tenant amoureusement des bébés joufflus, c’est la consécration de leur vie, le bonheur ultime ! Spoiler alert : non, ce n’est pas si simple !
Même dans le meilleur des cas (grossesse désirée, sans complication, accouchement idéal, conditions personnelles favorables), la période du post-partum est délicate sur le plan psychologique. Après tous ces bouleversements physiques (sans compter les violences obstétricales dont on parle peu) et la transformation de la cellule familiale, la femme se retrouve en situation de grande vulnérabilité psychique.
Il y a en plus un grand chamboulement hormonal qui a lieu entre 3 et 5 jours après l’accouchement, ce qui coïncide souvent avec le retour à la maison.
Beaucoup de femmes se sentent alors épuisées, et étrangement tristes, tristesse qui leur paraît d’autant plus étrange et culpabilisante qu’elles pensaient vivre le meilleur moment de leur vie. C’est nor-mal. Il y a tout à réadapter, dans notre vie quotidienne et notre vie psychique.
TOUT notre monde change. Un petit humain dépend de nous H24, et ce n’était pas le cas encore une semaine auparavant. Nous sommes confrontées à notre place de mère, et l’entourage n’est parfois pas très aidant.
Nous ne sommes pas des sur-femmes !
La dépression post-partum
Parfois, ce grand chamboulement entraîne une forme de dépression spécifique, la dépression post-partum ou dépression périnatale, souvent appelée « baby blues ».
Pourtant, il ne faut pas confondre un état de vulnérabilité passager et tout à fait normal avec une véritable dépression.
Voici quelques signes (liste de symptômes non exhaustive) qui doivent vous alerter chez vous ou une femme de votre entourage pendant cette période.
Les symptômes d'une dépression post-partum
- Grande perte d’énergie
- Tristesse, pleurs
- Perte d’intérêt pour tout, même pour son bébé
- Dévalorisation et culpabilité
Mais surtout : inquiétez-vous si ces symptômes sont vraiment forts et durent plus de deux semaines après l’accouchement.
10 à 15% des femmes vivent ce phénomène grave, et la quasi-totalité des femmes ayant eu un/des enfants a connu un grand bouleversement émotionnel après l’accouchement.
Que faire en cas de baby blues ?
Il faut en parler ! Vous n’êtes pas seules ! Si cet état dure, alertez votre gynécologue, sage-femme, médecin, ou le personnel de la PMI.
Ce sont des situations extrêmement répandues, cela ne fait pas de vous une mauvaise mère et personne ne vous remettra en question. Plus d’une femme sur 10 vit cela, et cela n’a rien à voir avec vos compétences maternelles.
Par contre, il faut vous faire aider pour surmonter cette période difficile !
Si une femme de votre entourage est enceinte ou vient d’accoucher, offrez-lui votre présence, votre écoute, c’est ce que vous aurez de plus précieux à lui apporter. Si c’est son premier enfant, prévenez-la, et répondez à ses questions.
Un des facteurs aggravants de la dépression post-natale est l’isolement ou le manque de soutien de l’entourage, alors prenons soin des femmes autour de nous !
Les femmes ont plus que jamais besoin de sororité, de compassion, des témoignages de celles qui sont passées par là avant elles.
Les liens familiaux peuvent ne pas suffire, la communication et le soutien entre femmes sont donc primordiaux.
Commentaires
Bonjour Fabienne,
nous vous remercions pour votre retour positif sur cet article.
L’équipe So’Cup
Voici un sujet vraiment important dont on parle trop peu.
Cet article est clair et documenté. Il explique sans culpabiliser. Bravo !